Berlin, Lisbonne et Mexico. Ce sont les trois premières ambassades françaises choisies pour accueillir des référents handicap. Leurs missions ? Etre un point de contact pour informer et accompagner les étudiants en mobilité.
L’idée avait été lancée en 2017. Il aura fallu six ans à la Conférence des grandes écoles (CGE), et aux associations 100 % Handinamique et Unirh-Thransition pour la voir concrétisée. Leur projet : constituer un réseau de référents handicap dans les ambassades de France à l’étranger, au même titre que celui déployé dans les entreprises. L’intitulé exact ? « Référent pour la mobilité internationale des étudiants en situation de handicap. » Annoncée lors du Comité interministériel du handicap (CIH) le 3 février 2022, la création de ces postes se fera dans un premier temps à titre expérimental. En Europe, les ambassades de France à Berlin (Allemagne) et Lisbonne (Portugal) sont les premières à l’expérimenter. Elles sont suivies de près par celle de Mexico (Mexique), qui a inauguré son réseau le 28 mars 2023. Celui-ci est placé sous la responsabilité de Diego Colas, directeur du service juridique du ministère de l’Europe et des Affaires Etrangères, haut-fonctionnaire référent handicap et inclusion de ce ministère.
Anticiper les démarches administratives
Conseil dans la mise en place d’un suivi médical, aide à l’accompagnement dans le quotidien (aide à domicile, soins, transports locaux…) ou à la vie sociale… Le référent handicap en ambassade sera la « porte d’entrée » pour l’anticipation des démarches administratives d’un étudiant en mobilité, dont la charge mentale est redoublée en cas de handicap. Or, de plus en plus de jeunes « avec des besoins particuliers » partent à l’étranger pour étudier. Près de 1 500 personnes en situation de handicap bénéficient, par exemple, chaque année du dispositif, Erasmus +, sur plus de 86 000 étudiants français au total (Lire : Erasmus fête ses 35 ans : quelle place pour le handicap ?). Un chiffre en augmentation depuis plusieurs années mais qui pourrait être bien supérieur si les freins à la mobilité n’étaient pas aussi nombreux. Parmi eux, le manque de continuité d’accès aux soins, aux traitements et à l’accompagnement, les difficultés liées aux transports aériens ou à l’accès aux transports locaux et à la vie sociale et culturelle… Sans compter les multiples barrières administratives et financières.
Lever les obstacles des étudiants handicapés
Consciente de ces difficultés, la CGE avait inscrit, dès 2019, l’accompagnement à la mobilité internationale des étudiants en situation de handicap parmi les quatre objectifs prioritaires de sa seconde Charte handicap. « Ces référents handicap seront la clé de voute d’une politique ambitieuse de développement de l’accès à la mobilité internationale pour les étudiants en situation de handicap. L’accès à l’information et l’assistance dans les démarches administratives si spécifiques sont en effet un des facteurs de la réussite de ces mobilités », promettait déjà une étude exploratoire sur la mobilité des étudiants en situation de handicap, publiée en juillet 2021 (Lire : Handicap:79 solutions pour faciliter les études à l’étranger). « Le rôle des référents sera donc primordial pour voyager sans frein. Les étudiants en situation de handicap doivent bénéficier des mêmes opportunités et des mêmes droits que les autres lors de leur scolarité à l’étranger », a assuré de son côté Geneviève Darrieussecq, ministre déléguée aux Personnes handicapées.
Une phase expérimentale avant un déploiement élargi
Nommés par les ambassades, sur sollicitation du ministère des Affaires étrangères, ces référents seront identifiés sur les sites des ambassades, mais « de préférence contactés par les référents handicap des établissements scolaires (ou responsables des mobilités internationales) plutôt que par les étudiants directement, afin de simplifier et fluidifier les canaux de renseignement et de conseils ». Cette première année expérimentale devrait déboucher sur la rédaction d’une feuille de route qui ouvrira le déploiement officiel élargi de ce dispositif. Une évaluation annuelle sera ensuite systématiquement effectuée, « sans doute autour du 3 décembre, Journée internationale des personnes handicapées », informe la CGE.
« Tous droits de reproduction et de représentation réservés.© Handicap.fr. Cet article a été rédigé par Clotilde Costil, journaliste Handicap.fr »
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