Le gîte de vacances de Wintzenheim (Haut-Rhin), qui a brûlé mercredi faisant 11 morts dont dix personnes en situation de handicap, n’était pas aux normes de sécurité contre l’incendie, manquant notamment de détecteurs de fumée.
« Le gîte n’avait pas subi le passage de la commission de sécurité qui est obligatoire » et « ne disposait pas des caractéristiques pour accueillir du public », a déclaré le 10 août 2023 la vice-procureure de la République de Colmar, Nathalie Kielwasser, confirmant une information de la radio locale France Bleu et du quotidien L’Alsace. « Si vous voulez conduire une voiture, il faut un permis, si vous voulez héberger du monde, il faut le passage de cette commission qui vous donne des préconisations sur la capacité d’accueil, etc. On va vous imposer un certain nombre de règles de sécurité », a expliqué la magistrate.
Pas assez de détecteurs de fumée
Le bâtiment, une ancienne grange récemment rénovée, disposait bien de détecteurs de fumée « mais pas suffisants pour ce type de structure », a déclaré la représentante du parquet. « Les détecteurs de fumée sont aux normes mais ce ne sont pas des détecteurs de fumée qu’on pose dans des structures hébergeant du public », a-t-elle expliqué. Alors que les enquêteurs poursuivent leurs investigations, « on ne peut pas pour le moment vérifier s’il y avait ou non des extincteurs », a-t-elle ajouté. La propriétaire du gîte, qui a alerté les pompiers le 9 août à l’aube, est en état de choc et n’a pas été placée en garde à vue. « Il faut corréler juridiquement la raison du sinistre et est-ce que ça a un lien avec les règles de sécurité. Je n’ai pas le retour des investigations criminelles pour le moment », a indiqué Mme Kielwasser.
Le gîte accueillait 28 personnes au total, dont 16 dans les étages qui ont brûlé. Selon le maire adjoint de Wintzenheim, la propriétaire avait signé un contrat pour 16 personnes. La question du respect de cette jauge est « toujours en cours » d’expertise a précisé la magistrate.
Un laboratoire mobile
Deux équipes de l’Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN), basé à Pontoise, ont été envoyées sur place, soit un peu plus d’une vingtaine de personnes. Un laboratoire mobile pour l’identification des victimes, du même type que celui que la gendarmerie a donné à l’Ukraine, a été déployé. Il permet des analyses rapides d’ADN, avec des résultats obtenus en l’espace de deux à trois jours. Une deuxième équipe est chargée de rechercher les causes de l’incendie et de modéliser la scène en 3D. Le sinistre est le plus meurtrier enregistré en France depuis l’incendie d’un bar à Rouen en 2016.
Visite de la ministre
La ministre chargée des Personnes handicapées, Fadila Khattabi, est attendue dans la journée en Lorraine pour rencontrer les personnes touchées par le drame, habituellement prises en charge par des associations de la région. L’association AEIM (Adultes enfants inadaptés mentaux), qui prend en charge des personnes handicapées intellectuelles en Meurthe-et-Moselle, a précisé à l’AFP que cinq de ses membres s’étaient inscrits de manière individuelle à ce séjour. Seul l’un d’entre eux a survécu.
© Photo d’illustration générale Stocklib
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