vers le plein emploi pour tous?

septembre 11, 2023 / Comments (0)

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L’Agefiph dévoile le 7 septembre 2023 son plan stratégique. Objectif, en 2027, le plein emploi pour tous, en s’appuyant sur le droit commun via le chantier de France travail et sur une conjoncture favorable aux travailleurs. Les feux au vert ?

« Plein emploi, plein emploi, plein emploi », martèle l’Agefiph, et tout cela dans le « droit commun ». Le 7 septembre 2023, le fonds pour l’emploi des personnes handicapées dans le privé lançait officiellement son plan stratégique 2023-2027, dans l’hémicycle du Conseil économique, social et environnemental (CESE), à Paris. Le lieu, grandiose mais surtout voué à la parole populaire, est à l’image du chantier à venir. Ce plan, issu d’une « longue phase d’écoute » et d’un « travail de co-construction », voté fin 2022 « à l’unanimité », et dévoilé en catimini en juin 2023, tient en 35 pages (les axes principaux en fin d’article). Pour tout comprendre, un résumé en facile à lire et à comprendre (Falc) est également disponible en ligne. Il entend donner la priorité aux jeunes, aux seniors et aux personnes avec un handicap invisible.

Toujours viser le 6 %

Le constat fait par l’Agefiph est le suivant : « Les personnes en situation de handicap n’ont jamais été aussi nombreuses à travailler (1,1 million de personnes) mais leur taux de chômage demeure plus important que pour l’ensemble des demandeurs d’emploi », c’est-à-dire 12 % contre 7,2 %. Presque encore deux fois supérieur ! En parallèle, si le taux minimum légal de personnes handicapées dans les entreprises soumises à l’obligation d’emploi est fixé à 6 %, force est de constater que le privé a bien du mal à franchir la barre des 4 % depuis des années. Ce jour-là, malgré l’enthousiasme affiché, il y a comme de l’amertume ; le chiffre de 6 % à « atteindre » d’ordinaire asséné est remplacé, avec la même conviction, par le « 4 % à dépasser », d’ici « fin 2024 ». On semble à la peine, on stagne…

Dans le cadre de France travail

A la croisée des chemins, certains grands chantiers en cours permettent-ils de croire à l’embellie ? Il y a tout d’abord les 17 engagements du gouvernement en faveur de l’emploi lors de la Conférence nationale du handicap (CNH) du 26 avril 2023. Ensuite, le projet de loi pour le plein emploi ; visant à faciliter l’intégration des publics éloignés de l’emploi, il sera discuté à l’Assemblée nationale les 18 et 25 septembre 2023. Deux articles concernent les personnes en situation de handicap. Ce chantier, qui préfigure le réseau France travail et doit être mis en œuvre au plus tard le 1er janvier 2025, « appelle des actions conjointes » pour lesquelles « l’Agefiph mettra à profit son expertise, ses ressources et de nouveaux services et outils adaptés », selon l’association (Lire : Plein emploi en 2027 : les mesures en cas de handicap!).

Un millefeuille complexe

Dans un écosystème en pleine mutation, l’Agefiph entend « renforcer sa position d’acteur ressource », à la fois pour les salariés et les entreprises, « tout particulièrement celles sortant d’accords agréés avec l’Etat » d’ici fin 2023. Le fonds promet d’être un « facilitateur », encore plus « proche des entreprises, avec des produits clés en mains facilement mobilisables ». Pour en finir avec ce millefeuille de dispositifs « complexe pour les bénéficiaires » de son propre aveu, « qui ne permet pas toujours d’être fléché au bon endroit ». « Complexe aussi pour les entreprises qui ne connaissent pas toujours nos offres », consent Hugues Defoy, directeur métier au sein de l’Agefiph. « Dans la salle des machines, ça turbine à plein régime », insiste-t-il.

Une conjoncture favorable

A cela s’ajoute une conjoncture de l’emploi jugée « historique » par Christophe Roth, président de l’Agefiph, et donc plutôt favorable aux personnes en recherche d’emploi ; la pénurie de main d’œuvre dans un nombre important de secteurs peut constituer une opportunité pour ceux qui sont d’ordinaire éloignés de l’emploi. A moins que l’offre ne matche pas avec la demande, faute de formation suffisante ? Lors d’une table ronde, un employeur, Sodexo, fait savoir qu’il peine à trouver des candidats en situation de handicap. C’est pourquoi la montée en compétence est l’un des axes de ce plan. Les feux seraient-ils donc plutôt au vert ? Fadila Khattabi, ministre déléguée aux Personnes handicapées, s’en dit persuadée, « même s’il n’en demeure pas moins que les chiffres sont perfectibles ». Elle affirme que, « dans la sixième puissance mondiale, il n’est pas acceptable que des personnes qui veulent travailler ne trouvent pas d’emploi » et promet le « changement de paradigme » attendu par tous.

En collaboration avec France travail

De son côté, Thibaut Guilluy, aux manettes de France travail, entend « faire du sur-mesure de façon massive » à travers une « collaboration » active avec l’Agefiph car, si ce chantier vise le déploiement « d’un service public de l’emploi pour tous », avec une priorité donnée au droit commun, il ne peut être viable que s’il est « armé du savoir-faire des acteurs du handicap ». Il admet que si les « grandes entreprises ont évolué, cela reste compliqué pour les TPE et PME ». Selon lui, toutes doivent « recruter différemment, ce qui suppose de changer leurs process » et de faire de « l’inclusion un geste managérial normal », et non plus seulement une « opportunité ». Il se satisfait des « propositions concrètes » apportées par ce nouveau plan. La flèche dans le mille ?  

Les mesures du plan stratégique

Le plan stratégique 2023-2027 de l’Agefiph définit quatre axes majeurs qui guideront ses actions sur les prochaines années :
1. Le déploiement de nouvelles modalités opérationnelles d’accompagnement des entreprises.
2. La sécurisation des parcours professionnels en complémentarité de l’offre de droit commun.
3. L’amélioration et la facilitation de recours à son offre de service.
4. Le développement d’une participation à l’action publique.

Plusieurs mesures concrètes issues du plan stratégique sont déjà engagées par l’Agefiph :
• L’adaptation de son offre pour les entreprises en sortie d’accords agréés avec l’Etat.
• Le développement d’une offre d’appui à la professionnalisation (Apro) de tous les acteurs qui concourent à favoriser la formation, le recrutement et le maintien dans l’emploi des personnes en situation de handicap ; bientôt accessible via une plateforme unique.
• La généralisation des plateformes de prêts d’équipements de compensation du handicap dans toutes les régions de France. 
• Le renforcement de son soutien à l’alternance des personnes en situation de handicap.

« Tous droits de reproduction et de représentation réservés.© Handicap.fr.Toutes les informations reproduites sur cette page sont protégées par des droits de propriété intellectuelle détenus par Handicap.fr. Par conséquent, aucune de ces informations ne peut être reproduite, sans accord. Cet article a été rédigé par Emmanuelle Dal’Secco, journaliste Handicap.fr »

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