Quoi de neuf pour consolider la branche autonomie ? La CNSA dévoile son plan d’action 2024. Trois axes majeurs qui ciblent l’horizon 2026 : un futur service public de l’autonomie, des moyens renforcés et une meilleure communication avec les usagers.
« La qualité de services pour les personnes handicapées, âgées et leurs aidants », c’est le premier chantier revendiqué par la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA). Le projet de Service public de l’autonomie (SPDA) pourra-t-il répondre à cet enjeu ?
SPDA : un guichet unique d’ici 2025 ?
Il s’agit d’un guichet unique avec des professionnels en première ligne pour informer et orienter sur les solutions, aides et prestations qui permettent d’ouvrir les droits de manière équitable, avec les outils informatiques homogènes et ergonomiques. « Pour mettre fin au parcours du combattant », en « s’appuyant sur l’expérience des MDPH », espère Virginie Magnant, directrice de la CNSA, qui s’exprime lors d’un point presse. Suite à un appel lancé en 2023, 18 départements tests ont été retenus. « 2024 va être consacré au soutien de cette préfiguration et à la rédaction du cahier des charges », poursuit-elle. Les SPDA seront généralisés en 2025. Objectif ? « Ne pas créer une entité supplémentaire dans un paysage avec déjà beaucoup de couches mais proposer une méthode d’action et de coopération qui met l’usager au centre pour obtenir une réponse complète sans que les acteurs se renvoient la balle et donnent des réponses incomplètes », assure-t-elle.
Pour en savoir plus sur ces SPDA et leur impact pour les personnes handicapées, lire nos articles complets :
SPDA, service de l’autonomie : les 18 départements en test
SPDA : un guichet unique handicap et autonomie en 2025 ?
Le numérique en force ?
De nouveaux outils sont par ailleurs en place pour « rendre compte de manière transparente » de la qualité des services offerts : le baromètre trimestriel des MDPH (portant sur les délais de traitement des dossiers) et une évaluation de la satisfaction des usagers. Ces indicateurs devraient être « renforcés » dans la nouvelle feuille de route 2027. La CNSA promet également de « progresser pour favoriser les démarches en ligne via le téléservice ‘MDPH en ligne’ » pour le moment déployé dans 80 % des Maisons. C’est plus 30 % pour les demandes dématérialisées, « même si le tout numérique n’est pas notre objectif », assure la CNSA. Un appui sera accordé aux 20 MDPH les plus en difficulté.
2e axe : un budget consolidé
La 2e question centrale, c’est la nécessité d’une « assise financière solide pour conforter la qualité de l’accompagnement ». 2024 serait une « année importante » avec l’affectation d’une ressource dédiée, une quote-part de la CSG (Contribution sociale généralisée) qui progresse dès 2024 ; ce sera ainsi + 2,6 milliards d’euros pour la branche. L’équation est la suivante : 41 milliards de produits versus 40,6 milliards de dépenses. L’excédent va permettre « d’équilibrer les déficits des premières années ». Cette recette devrait garantir une trajectoire dynamique d’ici 2026 avec, par exemple, les 50 000 solutions dès 2024 pour les personnes handicapées, de nouveaux services pour les personnes âgées et un renforcement de taux d’encadrement en Ehpad.
Soutien à l’habitat inclusif
C’est aussi la capacité à développer de nouvelles solutions, par exemple le soutien à l’habitat inclusif qui propose un chez-soi sécurisé avec la présence d’un animateur financé par l’aide à la vie partagé (AVP) et rompt l’isolement pour les personnes âgées et handicapées pour lesquelles le domicile historique n’est plus adapté et ne souhaitent pas pour autant aller en institution. « Ces nouveaux domiciles doivent prendre une place plus importante dans le paysage », soutient Virginie Magnant. 2 000 habitats pour 20 000 personnes âgées et handicapées sont programmés en 2024. « Cela peut paraître modeste mais ces solutions nouvelles, qui n’existaient pas il y a deux ans, ne sont plus marginales », explique Virginie Magnant.
Une branche plus verte ?
Autre engagement dans l’air du temps… En 2024, la CNSA a l’ambition de travailler à des scénarios de décarbonation de la branche autonomie, en s’appuyant sur l’Ademe (agence en faveur de la transition écologique). En 2023, un premier pas a été fait pour calculer son empreinte : 9 méga tonnes, un chiffre égal à celui de la filière béton ou des hôpitaux (sans les médicaments).
Une meilleure com ?
Le 3e enjeu 2024, c’est un meilleur accès à l’information pour les personnes âgées et handicapées mais aussi pour « rendre cette branche visible ». Il est « important que les personnes concernées puissent mieux identifier cet ensemble et que la CNSA soit mieux repérée comme un acteur de l’autonomie », poursuit Virginie Magnant. Elle promet de « progresser sur la qualité de l’info », notamment via les portails numériques, cnsa.fr entre autres qui fera peau neuve avant la fin du premier semestre 2024. Par ailleurs, les deux campagnes d’information grand public « Pour les personnes âgées » et « Mon parcours handicap » sont reconduites en 2024. Une troisième aura pour cible les aidants des personnes âgées et handicapées.
En savoir plus ?
D’autres engagements sont en cours : la fidélisation des professionnels dans un secteur qui peine à recruter, 50 000 solutions nouvelles pour les personnes handicapées, un renfort des moyens et des personnels… Sans langue de bois, Jean-René Lecerf, président du Conseil de la CNSA, martèle les objectifs à venir dans notre 2e volet : Autonomie : entre urgences et actions, la CNSA fait le job?.
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« Tous droits de reproduction et de représentation réservés.© Handicap.fr. Cet article a été rédigé par Emmanuelle Dal’Secco, journaliste Handicap.fr »
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