International movement of youth with disabilities, c’est le nom de la 1e organisation mondiale de jeunes handicapés, créée le 1er juin 2024. Objectif ? Porter, auprès des instances internationales, la parole et les enjeux de ce public.
Les jeunes en situation de handicap ont maintenant leur propre organisation mondiale. Son nom ? International movement of youth with disabilities* ou IMYD. Cette association inédite est lancée le 1er juin 2024, au sein de l’université Paris-Saclay, sous l’impulsion de 100 % handinamique, réseau d’entraide qui fédère des jeunes et des fédérations étudiantes afin de favoriser l’égalité des chances. Cri de ralliement ? « Nothing about us, without us ! » (Rien pour nous sans nous).
Favoriser « l’empowerment » à l’international
L’IMYD est composé de personnes en situation de handicap âgées de 18 à 35 ans, d’organisations représentatives à rayonnement régional ou national et de membres alliés. Leurs missions ? « Assurer la coopération internationale pour l’empowerment des jeunes en situation de handicap ‘notamment grâce à l’échange et au partage d’informations, d’expériences, de programmes de formation et de bonnes pratiques’ (article 32.1.b. CIDPH) » mais aussi représenter ce public « dans toutes les instances qui la concernent au niveau international (article 29.b.ii. CIDPH) ».
Absence d’organisation dédiée aux jeunes
Cette initiative est née d’un constat : « Aujourd’hui, il n’y a pas d’organisation, au niveau international, qui représente ces jeunes adultes, alors qu’ils sont en capacité d’exprimer leur opinion et de structurer un plaidoyer », observe Thomas Fauvel, président de 100 % handinamique. Ça tombe bien, c’est justement « l’identité » de cette association. « Depuis trois ans, nous organisons des rencontres internationales avec ces jeunes pour mutualiser les besoins, les bonnes pratiques… Au cours des deux premières, est née l’envie de créer un réseau organisé pour structurer un plaidoyer sur les enjeux liés à ce public », ajoute cet ingénieur et étudiant en droit.
40 volontaires choisis pour leur motivation
Le 1er juin, 40 jeunes issus de vingt-deux pays, sur quatre continents, seront chargés de désigner les statuts et la composition de l’IMYD. « Au niveau de la gouvernance, il y a aura un conseil d’administration avec des délégués qui représenteront les cinq régions continentales telles que définies par l’ONU », détaille Thomas Fauvel.
90 volontaires ont répondu à un appel à candidatures. « Pour des raisons budgétaires, la jauge a été limitée à 40. C’est leur motivation et leur implication sur le handicap qui a fait la différence, indique celui qui pilote également de la délégation jeunesse du Conseil national consultatif des personnes handicapées (CNCPH). Nous avons également essayé de représenter le plus grand nombre de pays. » Il exprime néanmoins une « frustration » : « Certains délégués n’ont pas pu obtenir un visa à temps, ils devront participer à la conférence en distanciel ».
Echange entre les jeunes et les asso
Les opportunités et défis de cette organisation inédite seront exposés lors d’une table-ronde. Les jeunes pourront ensuite échanger entre eux ainsi qu’avec des associations nationales et régionales lors de cet évènement en anglais (traduit en français et en langue des signes internationale).
Appels au ralliement à l’ONU
Prochaine étape : le siège de l’ONU le 10 juin. Plusieurs délégués lanceront un appel à rejoindre l’IMYD, à l’occasion du forum de la société civile, pour y porter « au plus haut niveau », un plaidoyer sur les « leviers et freins à une qualification professionnelle reflétant réellement leurs capacités et mérites ». Puis, du 11 au 13 juin, trois membres de 100 % handinamique, cofondateurs d’IMYD, porteront un plaidoyer pour la mobilité internationale des étudiants handicapés, lors d’un évènement en marge de la conférence des Etats-parties à la CIDPH (Convention internationale relative aux droits des personnes handicapées).
Une asso bientôt reconnue par l’ONU ?
Et après ? « En 2025, une seconde assemblée générale très officielle sera organisée, avec plus de participants et l’intégralité du conseil d’administration, annonce Thomas Fauvel. Entre-temps, l’enjeu sera de favoriser l’identification de cette association à l’échelle internationale. » A plus long terme, il espère qu’elle sera reconnue par l’ONU pour devenir « un interlocuteur pertinent sur les aspirations des jeunes en situation de handicap ».
* Mouvement international des jeunes en situation de handicap
© Stocklib / Benis Arapovic
« Tous droits de reproduction et de représentation réservés.© Handicap.fr. Cet article a été rédigé par Cassandre Rogeret, journaliste Handicap.fr »
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