Menace sur la flamme olympique en Alsace? L’ARS réclame le report de sortie de certains patients en psychiatrie pour éviter qu’ils ne soient à l’extérieur lors du passage du précieux symbole. Une restriction qui a mis le… feu dans les rangs de l’Unaf
Un courrier de l’Agence régionale de santé (ARS) envoyé à la demande de la préfecture a créé l’émoi le 24 juin 2024 en Alsace où il est demandé aux établissements hébergeant des patients hospitalisés en psychiatrie de reporter, durant 48h, les sorties de certains d’entre eux durant le passage de la flamme olympique. Elle doit traverser l’Alsace le 26 juin.
Une décision « indigne »
Des restrictions de sortie « au seul motif que les festivités, lors du passage de la flamme olympique (…), seraient mises en danger par les personnes en soins », pointe l’Unafam (Union nationale de familles et amis de personnes malades et/ou handicapées psychiques) et France Assos Santé Grand Est. « Nous dénonçons avec force et colère cette décision indigne, fondée sur des représentations archaïques et infondées des maladies psychiques », souligne encore l’Unafam.
Et la lutte contre la stigmatisation ?
« Ces mesures s’inscrivent en totale contradiction avec les discours et orientations affichés par les ARS notamment, en matière de lutte contre la stigmatisation des malades psychiques. Elles sont également totalement à contrecourant de l’évolution actuelle de la psychiatrie, qui tend vers une psychiatrie hors les murs, inclusive, dans la vie et la cité. » France Assos Santé demande également dans une lettre ouverte à la préfète du Bas-Rhin et de la région Grand Est, Josiane Chevalier, de « retirer cette décision inacceptable de sorte que le traitement des sorties d’établissements suive son cours normal sans être perturbé par des événements extérieurs ou sur la base de considérations non démontrées ».
Patient = danger. Forcément ?
« Cette initiative, contraire à tous les principes de libertés publiques et de santé publique, stigmatise toujours davantage une population en situation de vulnérabilité », estime encore l’association. « Cette recherche de sécurité sans aucune nuance ni analyse et sans certitude sur sa nécessité n’a pour effet que de renvoyer le patient hospitalisé en psychiatrie à une dangerosité. »
Sollicitée par l’AFP, l’ARS Grand Est n’a pas répondu dans l’immédiat. La préfecture du Bas-Rhin se contente quant à elle de noter qu’il « s’agit d’un examen au cas par cas comme on le fait toute l’année, il n’y a aucun arrêté préfectoral sur ce sujet ».
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