Budget de l’Agefiph amputé de 100 millions : « inacceptable »

octobre 15, 2024 / Comments (0)

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Le budget de l’Agefiph bientôt amputé de 100 millions d’euros ? C’est ce que propose le budget de loi de finances 2025. Les associations dénoncent une « coupe inacceptable » qui entraînerait une baisse des aides en faveur des personnes handicapées.

Plusieurs associations ont dénoncé, le 14 octobre 2024, « une coupe inacceptable » de « plus de 20 % » dans les ressources de l’Association de gestion du fonds pour l’insertion professionnelle des personnes handicapées (Agefiph) prévue au projet de loi de finances (PLF) pour 2025.

Budget plafonné à 457 millions d’euros

L’Agefiph voit, pour l’an prochain, son budget « plafonné à 457 millions d’euros, très en deçà de son budget actuel » alors que les besoins augmentent et que les prévisions de rendement de la contribution sont estimées au-dessus de ce montant, « entre 555 et 575 millions », selon les associations membres de son conseil d’administration. « Je n’imaginais pas être confronté à une telle nouvelle », a confié Christian Ploton, président de l’Agefiph, sur Franceinfo. Avec les Jeux paralympiques, « je pensais que l’inclusion des personnes handicapées avait passé un cap inédit ».

« Une attaque contre l’insertion professionnelle »

« Cette réduction risque de limiter gravement les ressources de l’Agefiph, mettant ainsi en péril certaines de ses missions vitales », telles que la lutte contre les discriminations à l’embauche, déplore le syndicat de l’encadrement CFE-CGC, qui lui exprime son « soutien inconditionnel ». « En imposant ce plafond, le gouvernement détourne des fonds qui ne seront pas alloués à l’insertion des personnes en situation de handicap », réagit quant à lui, le Collectif handicaps, qui regroupe 53 associations. Il s’agit donc d’une « attaque leur insertion professionnelle qui ne sera pas passée sous silence ».

Comment est financé et que finance l’Agefiph ?

Pour rappel, le fonctionnement de l’Agefiph repose principalement sur les contributions versées par les entreprises qui ne respectent pas le quota légal de 6 % d’emploi de travailleurs handicapés. Grâce à cette ressource, le fonds dispose d’un budget annuel d’environ 550 millions d’euros, qui lui permet de financer des formations, des aides à l’embauche, ainsi que des dispositifs d’accompagnement essentiels pour les personnes en situation de handicap. « Un système vertueux et autofinancé », estime le Collectif handicaps.

Les associations signataires (APF France handicap, Unafam, Unanimes, Unapei, l’Association des accidentés de la vie et le CFPSAA) rappellent que l’Agefiph, « c’est près de 200 000 aides et services ».

Un coup de rabot aux « conséquences graves »

Un tel coup de rabot « aurait des conséquences graves et immédiates », selon elles. « En somme, une telle réduction freinerait l’insertion des personnes handicapées sur le marché du travail et limiterait les ressources nécessaires à leur accompagnement et à leur formation », martèle la CFE-CGC. Selon le Collectif handicaps, « ce choix contredit les engagements pris par la France lors des Jeux paralympiques et à la Conférence nationale du handicap de 2023 (qui portait des promesses pour lever les freins à l’emploi et à la formation) ». De même, alors que la santé mentale a été déclarée « grande cause nationale 2025″ (La santé mentale, Grande cause nationale de 2025?), « réduire les aides pour les travailleurs handicapés, notamment ceux touchés par des troubles de santé mentale, est non seulement incohérent mais dangereux ».

Des députés exhortent à supprimer le plafond

La CFE-CGC refuse de croire que la « ‘révolution’ vers une société inclusive, à laquelle nous aspirons tous, puisse prendre cette direction ». Plusieurs amendements ont d’ores et déjà été déposés à l’Assemblée nationale par des députés macronistes (EPR) et communiste demandant le maintien à leur niveau actuel des ressources de l’Agefiph ou la suppression du plafonnement de la taxe affectée à cet organisme.

Une 1ère réduction des aides en août

Nouveau coup dur pour l’Agefiph qui, en août 2024, avait dû réduire certaines de ses aides en raison d’un « imprévu budgétaire » : l’aide à la création d’entreprise (3 000 euros contre 6 300), celle concernant les contrats de professionnalisation (3 000 euros contre 5 000) et d’apprentissage (3 000 euros contre 4 000). L’aide à la recherche et au maintien dans l’emploi a, quant à elle, été suspendue, tandis que celle permettant d’adapter le poste et les situations de travail a été limitée à 90 % du surcoût lié à la compensation du handicap, au lieu d’une prise en charge complète.

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